L’IMMOBILIER FAIT LE PLEIN DE TALENTS
André Dubuc, La Presse
extrait de l'article publié le 15 janvier 2022 sur lapresse.ca
André Dubuc, La Presse
DÉBUTS MODESTES
Devenir courtier immobilier, c’est comme lancer une entreprise, insiste Patrice St-Amour, directeur des communications et du marketing à l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). « Les trois premières années, un courtier va avoir très peu de transactions et de revenus. Quand les courtiers sortent de l’école, ils doivent prévoir 30 000 $ par année dans un fonds de prévoyance pour passer au travers », conseille-t-il. Cette somme sert à couvrir les frais fixes : cotisation professionnelle, redevances à l’enseigne, loyer et publicité.
Le conseil ne décourage pas les nouveaux venus. Le secteur ne souffre absolument pas de la pénurie de personnel qui sévit partout ailleurs.
Il y a toujours cette attirance envers la profession de courtier, reconnaît M. St-Amour, de l’APCIQ. « L’immobilier est un secteur dont on parle partout et qui suscite beaucoup d’attention et d’intérêt », dit-il.
Le boom dans le nombre et la valeur des transactions depuis 2019 a aussi de quoi faire tourner les têtes.
Depuis 2019, le nombre de transactions réalisées avec le concours de courtiers a augmenté de 10 % par année, pour atteindre 108 000 transactions en 2021, d’après l’équipe économique de Desjardins. Dopé par la hausse des valeurs, le volume d’affaires a bondi de 56 % en deux ans, pour atteindre les 47,5 milliards de dollars au Québec.
Sur la base du prix moyen pondéré de 444 000 $ par unité d’habitation, une commission de 5 % partagée entre le courtier de l’acheteur et celui du vendeur rapporte plus de 11 000 $ par courtier.
L’APCIQ compte en moyenne 16 300 courtiers depuis six ans. Sept sur dix pratiquent dans la région montréalaise. Le taux de rotation s’élève à 3 % par année. Les courtiers ont un revenu brut annuel avant les dépenses de 80 000 $ à 100 000 $ en moyenne, selon M. St-Amour.
« Nous avons eu plus de 1500 étudiants en 2021, soit 60 % de plus qu’avant la COVID-19 », dit Sonia Béliveau, directrice générale du Collège de l’immobilier du Québec, une maison d’enseignement privée appartenant à l’APCIQ.
« Notre créneau qui a connu la plus forte croissance est celui des 25 à 34 ans, souligne-t-elle. Ces gens-là, avec la COVID-19, se sont retrouvés avec un surplus d’argent avec la Prestation canadienne d’urgence, ou encore ont vu leur domaine, comme le tourisme, fonctionner au ralenti avec la pandémie. » Ils ont choisi de faire le saut.
Dans le privé, la formation de 400 heures livrée en cinq ou six mois à temps plein coûte près de 5000 $. Certains cégeps publics, comme Édouard-Montpetit à Longueuil, offrent une attestation d’études collégiales en courtage immobilier en sept mois à très peu de frais.
NOMBRE DE TITULAIRES DE PERMIS DE COURTAGE (RÉSIDENTIEL ET COMMERCIAL) ACTIFS AU QUÉBEC
AU 31 DÉCEMBRE 2021 : 15 830
2020 : 14 772
2019 : 14 662
Source : Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec
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